Le cauchemar des objets connectés continue
Vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenus. Si vous avez suivi ce blog ces derniers mois, je vous avais déjà alertés sur les voitures menteuses et les imprimantes voleuses, puis sur les voitures qui se laissent voler et enfin sur les imprimantes espionnes. Et bien, il y a encore plus fort car nous avons maintenant également les aspirateurs qui nous espionnent.
Voyons un peu en détails ce qui se cache derrière ces affirmations d’espionnage de votre domicile. La révélation est venue du PDG de la société iRobot qui commercialise le petit robot aspirateur Roomba. Ce dispositif avance en tâtonnant à travers votre appartement pour le nettoyer en aspirant la poussière, jusque là, rien de bien étonnant pour un aspirateur. Mais pour être plus efficace la chose est dotée d’un peu d’intelligence artificielle et surtout elle apprends petit à petit à se repérer dans son environnement, c’est-à-dire ce que vous aviez l’habitude d’appeler votre domicile. Cela veut dire que grâce qu “machine learning” Roomba est capable de recréer le plan de votre appartement. En fait, non seulement le plan des murs mais également celui du mobilier. Quand on pense au possibilités du Big Data et du machine learning, il n’est pas si difficile de croiser les dimensions des meubles de grands fabricants avec les dimensions relevées chez vous, et Roomba détient maintenant non seulement vos mètres carrés habitables mais également la liste de votre mobilier (uniquement celui qui repose à terre pour l’instant), voire pourquoi pas son prix.
Comme toujours, l’enfer est pavé de bonnes intentions, ce qui était fait pour que l’aspirateur soit plus efficace conduit à créer quelque chose qui ne devrait que vous appartenir, une information très privée, mais celle-ci ne vous appartient plus. Cela est rendu possible parce que la technologie est opaque et que tout est fait pour vous faire oublier ce qui se joue sans votre consentement éclairé. Parce que votre consentement vous l’avez certainement donné (sans réaliser jusqu’où cela pourrait cous entrainer) en cliquant “j’accepte” quelque part.
Maintenant, iRobot est en train de réfléchir à comment commercialiser ces informations. Vendeurs de meubles ? Assureurs ? Cela fait une belle étude de cas sur l’utilisation d’information stratégiques pour un cours de Management des Système d’Information, mais il ne faudrait pas oublier d’en reparler en session sur l’Éthique.
Si vous êtes adeptes de la langue de Shakespeare, vous pourrez allez consulter directement ces révélations sur le site Hacker News : http://thehackernews.com/2017/07/irobot-roomba-vacuums.html
Il y a quelques années, nous regardions Facebook comme un endroit de perdition pour notre vie privée. Avec l’arrivée des objets connectés ou encore de ce qu’on appelle l’Internet des objets, nous ne pouvons que constater que le danger et la fuite d’information va bien au delà de ce que nous partageons volontairement sur Facebook. Il y a des exemples d’objets connectés bien plus intimes qui trahissent notre activité encore plus privée, il faudrait pour cela que je vous parle des SexToys We-Vibe (https://www.theguardian.com/technology/2017/mar/14/we-vibe-vibrator-tracking-users-sexual-habits) mais ce sera pour une autre fois.
Alors ? Toujours peur du robot de Terminator ? Moi, je finis par le trouver sympathique et inoffensif…
Bravo pour cet article très intéressant!
Il est vrai que l’on nous demande des fois de récupérer les coordonnées GPS de l’utilisateur pour des simples applications qui théoriquement n’en n’ont pas besoin. Enfin, ça fait longtemps que j’ai arrêté de me poser de questions